Le Mesnil-Opac

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Le Mesnil-Opac
Le Mesnil-Opac
Le bourg et son église de la Reconstruction.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Saint-Lô
Intercommunalité Saint-Lô Agglo
Statut commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Isabelle Fleury
2020-2026
Code postal 50860
Code commune 50316
Démographie
Gentilé Opaciens
Population 246 hab. (2021)
Densité 44 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 00′ 47″ nord, 1° 05′ 52″ ouest
Altitude Min. 65 m
Max. 161 m
Superficie 5,58 km2
Élections
Départementales Condé-sur-Vire
Historique
Commune(s) d'intégration Moyon-Villages
Localisation
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Le Mesnil-Opac

Le Mesnil-Opac est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Moyon-Villages.

Elle est peuplée de 246 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est en Pays saint-lois. Son bourg est à 5,5 km au nord-ouest de Tessy-sur-Vire, à 8,5 km au sud-ouest de Condé-sur-Vire et à 12 km au sud de Saint-Lô[1].

Le territoire est traversé du nord au sud par la route départementale no 28 qui passe par le bourg et mène à Tessy-sur-Vire au sud et à Saint-Romphaire et Saint-Lô au nord. La D 77 permet de rejoindre Saint-Samson-de-Bonfossé au nord-ouest et la D 396 Troisgots à l'est. L'accès à l'A84 (sortie 39) est situé à 10 km au sud, par Tessy-sur-Vire.

Le Mesnil-Opac est dans le bassin de la Vire, par ses sous-affluents le ruisseau de Dillon, qui délimite le territoire à l'ouest, et le ruisseau de Bricqueville le limitant à l'est. Ces deux ruisseaux rejoignent le Marqueran sur la commune voisine, Moyon, rivière qui conflue avec la Vire entre Fervaches et Troisgots. Les hauteurs entre les deux vallons, sur lesquelles est situé le bourg, sont parcourues par la route départementale 77.

Le point culminant (161 m) se situe au nord-ouest, près du lieu-dit la Héroudière. Le point le plus bas (65 m) correspond à la sortie du ruisseau du Dillon du territoire, au sud. La commune est bocagère.

Le climat est océanique, comme dans tout l'Ouest de la France. La station météorologique la plus proche est Granville-Pointe du Roc, à 40 km, mais Caen-Carpiquet est à près de 50 km[2]. Le Pays saint-lois s'en différencie toutefois pour la pluviométrie annuelle qui, au Mesnil-Opac, avoisine les 1 000 mm[3].

Les lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire : la Riquerie, la Carbonnerie, les Noës, le Crespin, la Hédouvière, la Fosse Fouquet, les Champins, le Pivelet (au nord), la Tringale, le Petit Bricqueville, la Morandière, la Lande, le Grand Bricqueville, le Bourg (à l'est), la Faverie, Bonne Louise, les Hayes, la Perette, le Brisault, le Champ Hue (au sud), les Vaux, la Tosnardière, le Dillon, le Champ Pommier, le Beaussemay, le Hamel Gosselin (à l'ouest), la Maison Neuve et le Bouessais[4].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Maisnillo Ospac en 1180 - 1189[6] ou Mesnillo Ospac en 1180[7] et Maisnillum Ospac en 1180-1189[8],[6].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Mesnil-, appellatif toponymique caractéristique du nord de la France, dont la forme primitive est Maisnil, d'où les attestations anciennes en Maisnil-. Il est issu ultimement du gallo-roman *MASIONILE, c'est-à-dire bas latin ma(n)sion- « séjour, lieu de séjour, habitation, demeure, auberge » (de manere « rester, demeurer », v. manoir) qui n'existe au sens de « maison » qu'en gallo-roman et dans les parlers septentrionaux (cf. maison), il est suivi du suffixe -ile[9].

Le second élément -Opac représente l'anthroponyme norrois Ospakr[8],[6] (souvent latinisé en Ospachus[7] dans les textes écrits en latin médiéval). En vieux norrois, ce nom de personne est plus précisément noté Óspakr ou ÓspakR[10]. Il remonte au mot úspakr qui signifie « sauvage, indiscipliné, tête brûlée », composé des éléments u-, préfixe négatif (correspondant à l'anglais et à l'allemand un-), suivi de spak « sensé, sage »[10]. L'anthroponyme Ospac est exceptionnel dans la toponymie normande.

Le gentilé est Opacien.

Microtoponymie[modifier | modifier le code]

Bricqueville appartient à la série des Bricqueville normands, formation toponymique médiévale commune en Normandie occidentale cf. Bricqueville-la-Blouette, Briccavilla 1080, Briquevilla 1200; Bricqueville-sur-Mer, Briquevilla 1022 - 1026[11], plus rare en Normandie orientale, dont le premier élément est Brique- ou Bricque- et le second élément -ville appellatif toponymique répandu notamment en Normandie où il avait généralement le sens de « domaine rural ». L'élément précédent l'appellatif -ville est généralement un anthroponyme et Il semble que les Bricqueville / Briqueville soient typiquement normands, c'est pourquoi Jean Adigard des Gautries préfère avoir recours au nom de personne anglo-scandinave Briki[11], en réalité *Briki, anthroponyme hypothétique qui serait contenu dans certains toponymes danois[12].

Les hameaux en Y-ère/-erie sont des habitats ultérieurs, résultant du développement démographique de la Normandie. Ils désignaient la ferme de la famille Y, fondée sur les nouvelles terres obtenues par les grands défrichements des XIe – XIIIe siècle. Les essarts prennent le nom des propriétaires qui s'installent sur ces terres, suivi du suffixe -erie ou -ière[13]. Les autres hameaux en Hôtel / Le / Maison…Y sont des constructions encore plus tardives, ils désignent la propriété de la famille Y.

Histoire[modifier | modifier le code]

Un Gérard et Bernard d'Opac, les premiers connus de la famille qui donna son nom à la commune, sont cités dans une charte de 1027[14] concernant une donation à l'abbaye de Fécamp[15].

Sous l'Ancien Régime, la paroisse dépendait de la généralité de Caen, de l'élection de Coutances (en 1612/1636 et 1677) puis de Saint-Lô (en 1713), et de la sergenterie de Moyon. Depuis 1689, la paroisse accueillait le pèlerinage Saint-Vincent pour les maladies des animaux[15].

En 1944, le village fut presque entièrement détruit[15].

Le , Le Mesnil-Opac intègre avec Moyon et Chevry la commune de Moyon Villages[16] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes du Mesnil-Opac, Chevry et Moyon deviennent des communes déléguées. Moyon est le chef-lieu de la commune nouvelle.

Le , le territoire diminue légèrement avec un transfert de territoire vers la commune du Mesnil-Herman par décret du conseil d'État du [17] afin d'obtenir une continuité territoriale entre cette dernière et la commune de Moyon Villages dans le but d'intégrer cette commune nouvelle. La commune du Mesnil-Opac n'est plus alors limitrophe de Saint-Martin-de-Bonfossé.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1854 1859 Alexandre Payen de la Garanderie    
1995 2001 Fernand Leplatois    
2001[18] mars 2014 Michel Desvages SE Agriculteur
mars 2014[19] juillet 2014[20] Guy Lefranc SE Retraité
octobre 2014[21] décembre 2015 Isabelle Fleury SE Sérigraphe[22].
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal était composé de huit membres (pour onze sièges) dont le maire et trois adjoints[21]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Moyon-Villages le jusqu'en 2020 et Isabelle Fleury devient maire délégué.

Les élections de 2014 engendre un certain remous au sein de la commune. En effet, à la suite du scrutin national, le maire sortant Michel Desvages est élu conseiller municipal mais battu par Guy Lefranc lors du vote pour le poste de maire. Ce dernier démissionne du poste de maire deux mois plus tard et son adjointe quitte le conseil, ce qui a pour effet de provoquer une nouvelle répartition du nombre de délégués communautaire au sein de Saint-Lô Agglo. Lors des municipales partielles qui se déroulent en octobre, Isabelle Fleury est élue au conseil, avant de remporter, la semaine suivante, l'élection du maire, devant Michel Desvages ; l'ancien maire et deux autres conseillers démissionnent alors du conseil[21].

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2021, la commune comptait 246 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2005, 2010, 2015, etc. pour Le Mesnil-Opac[23]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Le Mesnil-Opac a compté jusqu'à 433 habitants en 1841.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
302368399384386423433416375
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
360345360366341337343332321
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
322339302275291285271261265
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
285265190211200215229266259
2018 - - - - - - - -
249--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Notre-Dame (XXe siècle). Détruite en 1944, elle a été reconstruite selon les plans de l'architecte Pierre Sautier. La pose de la première pierre eut lieu le et la bénédiction le . Elle abrite des fonts baptismaux (XVIe et XXe), les statues d'une sainte femme (XVIIIe) et de saint Vincent (XVIIIe), une verrière de quinze baies carrées[14].
  • Calvaire (XIXe siècle), if et vestiges de l'ancienne église avec pierre tombale de l'abbé René Toustain de Billy dans le cimetière.
  • Manoirs de Bricqueville-la-Heutière et de Bricqueville-Mesnil-Céron (XVIIIe siècle).

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • René Toustain de Billy (1643-1709), ecclésiastique et historien, curé du Mesnil-Opac pendant 40 ans.
  • Édouard-Léonor Havin (Le Mesnil-Opac, 1755 - Caen, 1829), administrateur du district de Saint-Lô, élu député de la Manche à la Convention.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. Distances orthodromiques selon le site Lion 1906.
  3. « Pluviométrie interannuelle. Normale 1970-2000 » (consulté le ) (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr).
  4. « Communes » sur Géoportail..
  5. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  6. a b et c François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 155.
  7. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 3 : Formations dialectales (suite) et françaises, Genève, (lire en ligne), p. 1667.
  8. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  9. Albert Dauzat, Les noms de lieux, origine et évolution, Libraire Delagrave, Paris, 1926, p. 153.
  10. a et b Site de Nordic Names : nom de personne norrois Óspakr (lire en anglais) [1].
  11. a et b François de Beaurepaire, op. cit., p. 88 - 89
  12. Dominique Fournier, « Anthroponymes scandinaves dans les noms de lieux » in Wikimanche (lire en ligne) [2].
  13. Voir Histoire de la Normandie.
  14. a et b Gautier 2014, p. 335.
  15. a b et c Delattre, 2002, p. 138.
  16. « Recueil des actes administratifs de septembre 2015 - numéro spécial 59 » [PDF], sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
  17. « Décret n° 2018-823 du 28 septembre 2018 portant modification des limites territoriales de communes et de cantons du département de la Manche », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
  18. « Michel Desvages retrouve son poste de maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  19. « Guy Lefranc élu devant le maire sortant », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  20. Des maires entre surprise et colère.
  21. a b et c « Élections municipales au Mesnil-Opac. Isabelle Fleury élue maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  22. Trois candidats pour l'élection municipale partielle.
  23. Date du prochain recensement à Le Mesnil-Opac, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
  24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 138.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 335.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]